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27 Septembre 2023 | 12, Tishri 5784 | Mise à jour le 04/08/2020 à 22h39

Rubrique Culture/Télé

Rachel Yedid : « Ca fait longtemps que je développe des relations artistiques et culturelles entre la France et Israël »

L’artiste peintre contemporaine franco-israélienne, Rachel Yedid, a été désignée comme femme du mois dans le cadre du projet « Des françaises pour l’exemple », de la ministre déléguée chargée des Français de l’étranger, Hélène Conway-Mourret, mettant à l’honneur des femmes françaises installées à l’étranger.

Actualité Juive : Rachel Yedid, vous êtes donc une Française exemplaire ?

Rachel Yedid : C'est joli, comme mot exemplaire… Cela s'est passé simplement. L'ambassade de France m'a appelée pour m'informer que j'allais être interviewée personnellement par les services de Mme Hélène Conway-Mouret. Suite à cet entretien j'ai appris que j'avais été choisie comme « Femme du monde ». Cela représente une belle reconnaissance. Ca fait longtemps que je développe des relations artistiques et culturelles entre la France et Israël, et je dois dire que cette distinction m'a apporté du soutien et de la force pour les projets qui me tiennent à cœur.

A.J. : Quels sont-ils ?

R.Y. : Le 20 août 2013, j'inaugure une exposition à la galerie de la gare de Jérusalem qui a pour objectif de faire reconnaître l'art israélien sur la scène internationale. Un art universel. Cette exposition intitulée « Regard féminin » a la particularité de réunir huit artistes contemporains israéliens et franco-israéliens, qui utilisent différents médium : peinture, dessin, art vidéo. Soutenue par la fondation France-Israël et sa présidente Nicole Guedj, et réalisable grâce à des collectionneurs qui croient en l'art israélien, cette exposition, qui place la femme au cœur de l'inspiration,  proposera des rencontres avec les artistes et durera jusqu'au 10 septembre. 

A.J. : C'est assez rare et plutôt généreux de voir un artiste s'occuper de faire connaître d'autres artistes…

R.Y. : Je trouve ma force dans la rencontre avec l'Autre, dans le partage et la fusion. Je sais qui je suis, quelle est mon identité et ce que je suis capable de donner. C'est peut-être une singularité israélienne que d'aimer être ensemble, vivre des aventures ensemble, créer ensemble. Car ensemble on est toujours plus fort. Ce projet, c'est la rencontre de plusieurs artistes qui ont un idéal commun et il ne peut donc que réussir.

A.J. : La femme est au cœur de vos expositions et une source intarissable d'inspiration. Pourquoi ?

R.Y. : Je suis d'abord une femme. C'est ma vérité, c'est mon langage, c'est mon outil personnel, c'est mon outil intime. Je ne pouvais partir d'un point de vue masculin et il s'agissait pour moi d'une évolution naturelle.

A.J.: Vous évoquez souvent la notion d'universalité. 

R.Y. : En ce qui concerne l'art israélien, notamment. L'art israélien ne doit pas être étiqueté comme appartenant à une communauté, une religion ou une minorité. L'art israélien appartient à tous les genres, à tous les pays, à toutes les religions du monde. C'est un des messages que je souhaite faire passer dans mes projets artistiques.

A.J. : Le ministère des Affaires étrangères dont dépend la ministre déléguée chargée des Français de l’étranger a choisi de faire le portrait d'une franco-israélienne installée à Jérusalem. Avez-vous été surprise ?

R.Y. : J'ai été agréablement surprise. Cela permet de penser que la communication avec Israël est possible. Israel est un pays ouvert, tolérant, et entretient une relation humaniste avec le monde entier. Pour moi, c'est un regard d'espoir. Je n'aime pas voir les choses d'une manière négative. Il y a toujours des choses obscures autour de nous et c'est à nous de voir les belles choses et de construire un chemin positif pour les générations à venir.
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