Un cortège débordé
par un groupe d’islamistes
« Je me suis rendu au début de la manifestation dans le
cadre de l’Observatoire des radicalités. J’y suis donc allé en tant que
chercheur. Et il est apparu qu’il pouvait y avoir dans cette manifestation des
éléments de radicalité. J’en ai trouvé.
Même s’il n’avait pas eu d’affrontement
lors de la manifestation officielle, il est très singulier que l’on ait pu
apercevoir le drapeau du [groupe terroriste] EI - anciennement Etat islamique
en Irak et au Levant (EIIL) – et des répliques de roquettes. C’est en soi un
problème. Et ce n’est pas un problème qui concerne que les Juifs. Le programme
politique de l’EI n’est pas tendre avec l’Occident ni avec les musulmans qui
s’opposent à lui.
Dès le début de la manifestation au niveau de République, on
a entendu le slogan « Allah akhbar », et un groupe formé d’une bonne
partie d’islamistes s’est détaché de la
tête du cortège et a traversé le cordon de sécurité. »
Les tentatives de
cassage rue des Tournelles et au Marais
« J’ai suivi ce groupe jusqu’au niveau du Cirque
d’hiver, et je l’ai récupéré à la fin de la manifestation à Bastille. Là, beaucoup de gens se sont dispersés sans incidents. Mais il y a un groupe qui
commençait à aller vers le Marais, le quartier juif.
Ce groupe s’est arrêté car
un cordon de CRS barrait la rue à l’angle de la rue du Parc royal et de la rue
de Francs-bourgeois, qui va vers la rue des rosiers. Là aussi un cordon CRS les
attendait. Et de l’autre côté de cette barrière, il n’y avait pas un
contre-manifestant juif. Ils ont vociféré un moment. Au bout d’un moment ils
ont reflué. »
La confrontation rue
de la Roquette
« J’ai pressenti à ce moment-là qu’il allait se
passer quelque chose à la Roquette. Le rassemblement communautaire était
annoncé publiquement et la rue de la Roquette commence à Bastille. J’ai rallié la rue de la Roquette par un chemin détourné et
je suis arrivé devant la synagogue. Quelques CRS, la LDJ et le Betar étaient
devant la synagogue sur le trottoir. Je n’ai pas vu d’armes. Je n’avais pas
l’impression qu’ils étaient venus chercher quiconque.
Au bout d’un moment j’entends quelqu’un dire :
« ils arrivent ! ». J’ai vu arriver un groupe de manifestants
pro-palestiniens et des jets de projectiles divers et variés par dessus la tête
des CRS.
Un deuxième groupe est arrivé de l’autre coté, beaucoup plus
nombreux selon moi et plus déterminés
Je suis rentré ensuite à l’intérieur de la synagogue. Il n’y
avait aucun représentant de l’ambassade d’Israël, uniquement des représentants
du judaïsme français regroupés pour lire des Psaumes (téhilim) »
Jean-Yves Camus, politologue: " Il y avait des drapeaux de l'Etat islamique (EIIL) pendant la manifestation pro-palestinienne à Paris"
Par Pierre Assouline Le 18/07/2014 à 14h50 Rubrique France/Politique

Jean-Yves Camus est essayiste, politologue, et chercheur notamment à l’Observatoire des radicalités. C’est à ce titre qu’il a suivi la manifestation de dimanche dernier et ses débordements devant la synagogue Don Abravanel, rue de la Roquette.
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