"L'antisémitisme n'est pas le résultat d'affrontements communautaires. Il est la traduction d'une dérive violente de notre société dont les juifs sont les premières victimes. S'en prendre aux juifs, c'est agresser l'ensemble de la société française", a déclaré le président du CRIF, Roger Cukierman.
#Communiqué du #CRIF : l'#antisémitisme est désormais un phénomène de masse https://t.co/2a8ZzRLEfV
— Le CRIF (@Le_CRIF) 12 Septembre 2014
Explosion du passage à l'acte
L'analyse des chiffres révèle que les actes antisémites ont crû à un rythme plus élevé que les menaces. Les premiers, qui incluent les violences, les tentatives d'attentat ou les dégradations, ont augmenté de 126% contre "seulement" 79% pour les menaces. C'est donc une explosion du passage à l'acte que confirme cette étude.
Les pouvoirs publics, par le biais du ministre de l'Intérieur, ont réagi à la publication de ces chiffres. "Les actes antisémites sont en augmentation significative depuis le début de l'année. Nous l'avons constaté avec les représentants de la communauté juive, avec qui nous sommes en dialogue constant" a déclaré Bernard Cazeneuve au journal Le Monde. "Le gouvernement est déterminé à lutter résolument contre ces petites haines qui rongent la République de l'intérieur. Dès le mois de mai, j'ai décidé le renforcement de la protection de tous les lieux de culte."
La séquence Dieudonné et la guerre à Gaza comme effets déclencheurs
Deux périodes ont particulièrement contribué à la croissance de ces chiffres. D'abord, le mois de janvier qui coïncide avec "l'affaire Dieudonné" et avec la manifestation extrémiste "Jour de colère". La seconde séquence, plus proche, est concomitante au déclenchement des affrontements entre Israël et le Hamas.
Climat nauséabond, radicalisation des débats, importation du conflit: tous les ingrédients favorables au déchaînement des passions antisémites étaient réunis. De quoi contribuer à renforcer l'inquiétude des Juifs de France, de plus en plus sensibles au chant du départ vers Israël.