Ce matin à Jérusalem, les habitants du quartier de Armon Hanatsiv se son
encore réveillés au son des affrontements entre la police et des émeutiers du
quartier arabe voisin de Jabel Mukaber, qui étaient venus bloquer la rue
Barazani. Pas la meilleure façon de commencer la journée. Mais étrangement, ce
n’est pas dans la capitale, première visée par le terrorisme, que s’est posé
aujourd’hui le problème de la coexistence entre les deux communautés.
C’est à Ashkelon, que le maire de la ville a cédé aux pressions de ses administrés et a annoncé que
jusqu’à nouvel ordre, les ouvriers arabes israéliens ne seraient plus autorisésà travailler sur les chantiers des écoles. « Les parents ont peur pour
leurs enfants, on doit les comprendre » explique Itamar Shimoni.
Depuis la fin de l’opération Bordure Protectrice, la municipalité a entrepris
de construire des abris dans toutes les écoles de la ville qui n’en étaient pas
encore pourvues. Là, le sentiment d’insécurité résonne différemment que pour
les habitants de Tel Aviv ou même de Jérusalem.
Presque comme d'habitude
Et pourtant, dans la capitale israélienne, une fois passé le choc de l’attentat de mardi matin contre la synagogue de Har Nof, Juifs et Arabes
continuent à se côtoyer, malgré la défiance grandissante entre les deux communautés.
Les employés municipaux, le personnel médical dans les dispensaires ou les
employés dans les commerces de la ville se sont rendus à leur travail, presque
comme d’habitude.
Jérusalem, éprouvée par des années de terrorisme, a aussi appris à vivre
avec cette situation impossible, où le voisin peut aussi devenir l’ennemi. Alors on essaie de ne pas tout mélanger.
« Les Arabes, on travaille avec eux tous les jours. Ils habitent ici de
toute façon » constate Rachel, une jeune mère de famille du quartier
de Bakaa. Elle ne renverra pas les employés arabes de son magasin. Mais elle a
décidé de se joindre aux volontaires de la garde civile, pour protéger les
jardins d’enfants du quartier.