Barghouti citoyen d'honneur d'Aubervilliers: retour sur un scandale bien français

Après Ivry-sur-Seine, Valenton, Gennevilliers, La Courneuve, Pierrefitte-sur-Seine, La Verrière, Vitry-sur-Seine, voici qu’Aubervilliers brandi à son tour le flambeau de la cause palestinienne, souvent synonyme d’économie d’engagement concret, et de popularité acquise à bas prix. Le 27 novembre dernier, la municipalité a soumis lors de son conseil la proposition d’élever Marwan Barghouti au rang de citoyen d’honneur. Proposition acceptée à l’unanimité par les élus albertivillariens.

Pour justifier son engagement, le maire a publié un communiqué dont voici quelques extraits :

« Marwan Barghouti est un des principaux dirigeants palestiniens. Il symbolise la Palestine et la cause palestinienne. Il œuvre pour résoudre politiquement et pacifiquement le conflit israélo-palestinien en se fondant sur les résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU pour, qu’enfin, soient instaurés deux États libres et indépendants, vivant en paix côte à côte ». « En ce 18 décembre 2014, c’est donc un homme de Paix et de Dialogue que la Ville d’Aubervilliers a nommé citoyen d’honneur ».

Par voie de communiqué également, le CRIF a rétorqué :

« Votre résolution omet de préciser que ce terroriste palestinien a été inculpé par un tribunal civil pour meurtres et tentatives de meurtres dans une entreprise terroriste sous son commandement. Il a été condamné le 20 mai 2004 à cinq peines de réclusion à perpétuité pour cinq meurtres et à 40 ans d'emprisonnement pour tentative de meurtre par un attentat-suicide. Nous sommes donc choqués par cette nomination d'un terroriste criminel en qualité de Citoyen d'Honneur de votre ville. Nelson Mandela, auquel vous osez le comparer était un dirigeant politique condamné à la prison, mais pour ses idées, pas pour des assassinats ».
 

La maire d’Aubervilliers a tenu à son tour à faire savoir que :

« En dépit des intimidations, la ville d’Aubervilliers maintient donc avec fierté l’élévation de Marwan Barghouti au rang de citoyen d’honneur. Par cet acte, elle s’associe aux nombreuses campagnes internationales pour sa libération ».

 Sur les accusations de s’associer à un homme accusé d’actes de terrorisme la mairie habilement préfère éviter la question.