L'attentat
commis le 7 janvier dans les locaux de l'hebdomadaire "Charlie Hebdo"
a été largement couvert par les médias de l'Etat hébreu. Menacés eux-mêmes par
les extrémistes musulmans, les Israéliens ont manifesté un vif intérêt pour
cette attaque perpétrée par leurs ennemis mais ne visant pas une cible juive.
Le
drame de "Charlie Hebdo" disputait les 7 et 8 janvier les gros titres
de l'actualité à la tempête de neige, dont l'intensité n'a pas atteint les
sommets annoncés. L'attentat faisait la Une de tous les quotidiens
nationaux. "Dix journalistes et deux policiers tués
lors d'un attentat dans les locaux du magazine français qui avait publié des
caricatures de Mohamed", annonce Haaretz en Une sur presque toute la
largeur de la page avec une photo du rassemblement tenu place de la République.
Plus sobre, Yediot Aharonot titre sur toute la largeur de sa Une, "Terrorisme contre la liberté d'expression". Israël Hayom annonce : "Massacre à Paris" et seul Maariv place l'information en bas sa première page sous le titre : "Terreur à Paris", laissant la première place à la tempête.
"Le 11 septembre de la France"
L'attentat
est traité dans les premières pages des journaux, avant la neige, sauf dans
Maariv. Tous les quotidiens soulignent la place de la satire dans la culture
politique française. Plusieurs chroniqueurs appellent cet événement "Le 11septembre de la France" et s'interrogent sur la capacité du président
Hollande à réagir plus adroitement que George Bush en son temps.
Si certains expriment l'espoir de voir cet attentat améliorer la compréhension des Européens envers les difficultés rencontrées par Israël, le chroniqueur Amos Harel de Haaretz, leur annonce qu'ils seront déçus : "Bien que les Européens soient de plus en plus exposés aux attaques terroristes des organisations extrémistes islamistes, les pays membres de l'UE ne traduisent pas forcément cette situation en empathie envers les malheurs d'Israël."