C’est une information extraordinaire que relaie le journal israélien Haaretz en ce jour de commémoration du 70e anniversaire de la Libération du camp d’Auschwitz : la révélation d’une correspondance entre une jeune fille âgée de 11 ans, Monica Perosino et le romancier italien, rescapé de la Shoah, Primo Levi. Monica Perosino, qui a a aujourd’hui 43 ans, a choisi de divulguer le contenu de cette missive plus de trente ans après les faits dans un journal italien, La Stampa.
Primo
Levi qui fut déporté à Auschwitz de février 1944 jusqu’à la libération du camp,
le 27 janvier 1945 et dont le témoignage est devenu un classique de la
littérature a été lu par sa jeune compatriote. Elle fut alors choquée par la
brutalité des mots… C’était en 1982, et Monica Perosino, recherchant les
coordonnées de l’écrivain dans l’annuaire lui adresse une lettre comportant
deux questions : Pourquoi personne n’a fait quoi que soit pour arrêter le
massacre ? Et les Allemands sont-ils le mal ?
Surpris
par ce questionnement, Primo Levi décida de lui répondre. Et de lui dire qu’il
s’agissait d’un non-sens d’accuser la nation allemande de cruauté même si la
majorité des Allemands a accepté Hitler en votant pour lui, l’admirant et
l’approuvant. Par ailleurs, nombre d’entre eux étaient au courant de la Shoah
et qu’il préférait les accuser d’indifférence et d’égoïsme.