L'été
est souvent une saison "chaude" dans les affrontements autour du
respect du chabbat à Jérusalem. C'est en effet la période où les étudiants des
yeshivot sont en vacances – du 9 Av au début du mois d'Elloul – et les dirigeants de leur secteur voient dans
ces manifestations une bonne manière de les mobiliser et de les occuper.
L'été
2015 n'a pas fait exception à cette règle. Alors qu'un statu quo bon enfant
régnait depuis plusieurs mois dans la capitale autour des questions
religieuses, des manifestations ont éclaté au cours des dernières semaines pour
protester contre l'ouverture le chabbat de Yes Planet, un nouveau complexe de
salles de cinéma.
Alors que Cinéma City, l'autre complexe de loisirs de la capitale, situé plus près des zones orthodoxes, est fermé le chabbat, il avait été décidé que Yes Planet, bâti dans le quartier judéo-arabe d'Abou Tor, loin de toute concentration ultra-orthodoxe, fonctionnerait le chabbat. Les Harédim se sont mobilisés pour exprimer leur opposition à cette mesure et des milliers de manifestants sont descendus dans la rue le 15 août. Ces manifestations se sont déroulées sans incident marquant. Quelques jours plus tard, la mairie de Jérusalem a annoncé son intention de fermer le chabbat huit épiceries du centre-ville, ouvertes jusqu'à présent sept jours sur sept, et d'infliger de lourdes amendes aux commerçants récalcitrants.
Décision de la Haute Cour de justice
Beaucoup
d'observateurs ont expliqué cette décision soudaine par le désir du maire, Nir
Barkat, d'apaiser les ultra-orthodoxes et de leur offrir une sorte de
compensation après l'ouverture de Yes Planet.
La
mairie de Jérusalem a démenti ces allégations et affirmé que la mesure était
liée à une décision de la Haute Cour de justice ordonnant la fermeture des
commerces de Tel-Aviv le chabbat. Elle a fait valoir que, selon les règlements
municipaux, les restaurants et lieux de divertissement pouvaient rester ouverts
le chabbat à Jérusalem, alors que les magasins ordinaires n’en avaient pas le
droit.
Il faut noter cependant que la
mairie ferme les yeux sur l'ouverture de magasins le chabbat dans certaines
zones de la capitale plus éloignées des quartiers ultra-orthodoxes.