En contrebas du camp du Struthof, deux baraques ont été remises en état après deux ans de travaux. Les connaisseurs des lieux remarqueront d'abord que la couleur des baraques a changé : elles ont été longtemps grises, elles sont vertes aujourd'hui. Des recherches récentes ont permis d'établir avec certitude qu’elles étaient vertes pendant la guerre.
Mais c'est surtout l'intérieur de ces baraques qui a été rénové et qui est à nouveau accessibles au public. La baraque dite du « bunker » abritait 20 cellules où les détenus qui enfreignaient le règlement du camp étaient entassés dans des conditions affreuses. Elle est à nouveau ouverte aux visiteurs qui pourront voir de près ces cellules de 8m2 ; les SS pouvaient y enfermer jusqu'à 20 déportés. Toute la difficulté du chantier a été de rénover ce lieu de mémoire sans le dénaturer. Une entreprise spécialisée a travaillé dur pour identifier et mettre en valeur les inscriptions laissées par les détenus.
L'autre bâtisse qui vient de rouvrir après travaux contient la table d'autopsie et le four crématoire. C'est l'endroit où les déportés étaient déshabillés et désinfectés (mais pas systématiquement assassinés, le Struthof n'était pas un camp d'extermination). Certaines salles de cette baraque étaient fermées au public depuis 2003.
Le camp de concentration du Struthof, sis à une cinquantaine de kilomètres de Strasbourg, est le seul camp nazi situé sur l'actuel territoire français - les nazis ayant construit ce camp en Alsace, une région alors annexée de fait au Troisième Reich. Le site est très visité, notamment par des scolaires. Le Centre européen du résistant déporté, installé sur place en 2005, accomplit toute l'année un important travail pédagogique.
Plus de 50 000 personnes – majoritairement des opposants politiques de toute l'Europe - sont passés par ce camp où par un des nombreux camps annexes. La moitié environ y perdirent la vie. Par ailleurs, 86 Juifs déportés depuis Auschwitz furent assassinés au Struthof en 1943 dans une chambre à gaz spécialement aménagée. August Hirt, directeur de l’Institut d’anatomie de Strasbourg, souhaitait constituer une collection de squelettes juifs pour garder trace de cette « race qui incarne une sous-humanité repoussante ». Le docteur Raphaël Toledano, spécialiste de la question, a coréalisé en 2014 le documentaire « Le nom des 86 » qui revient sur cette page peu connue de l'histoire du nazisme.
Le site du Struthof est ouvert 7j/7 jusqu'au 15 octobre. Renseignements :www.struthof.fr
Alsace : Deux bâtiments restaurés au camp du Struthof
Par Nathan Katz Le 20/03/2016 à 18h00 Rubrique Régions

L'ancien camp de concentration de Natzweiler-Struthof a rouvert ses portes le 1er mars dernier après la pause hivernale. Deux bâtiments ont été restaurés à l'identique de ce qu'ils furent pendant la guerre.
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