Actualité Juive : Quel est le sens de votre candidature ?
Evelyne Gougenheim : Je suis mobilisée depuis longtemps sur la gestion du Consistoire Central. Quand j’ai vu qu’il n’y avait pas d’autre candidat que Joël Mergui, j’ai estimé que cela constituait un danger de voir le Consistoire s’éloigner de la communauté. Je voudrais que la communauté se réapproprie cette institution.
A.J.: Comment les communautés ont-elles accueilli votre candidature ?
E.G. : Avec une certaine incrédulité au départ mais au fur et à mesure, je ressens que mon projet correspond à leurs attentes. Souvent, les communautés régionales parlent d’un sentiment d’abandon et d’autonomie vis-à-vis du Consistoire Central.
« Ma candidature a relancé l’intérêt du public pour l’institution »
A.J.: « En quoi suis-je habilitée à me présenter à cette haute fonction ? », écrivez-vous dans votre programme. Vous répondez seulement par la polémique dont vous avez fait l’objet parce que vous êtes une femme. N’est-ce pas risqué d’associer votre légitimité à votre condition féminine ?
E.G. : Ma candidature n’est pas liée au fait que je sois une femme. Je ne me suis jamais posé la question comme cela, j’ai d’ailleurs été surprise par cette polémique. Je pensais que la question des femmes était réglée au Consistoire. Ma candidature n’est pas une candidature de femme mais une autre candidature. Ceci étant, elle a relancé un certain intérêt du public pour l’institution.
A.J.: Vu l’enjeu, n’était-il pas plus judicieux de mettre en avant votre expérience dans votre programme ?
E.G. : Les présidents de communauté me connaissent. Je suis administrateur élue de l’ACIP depuis 2009, j’ai été membre du Bureau et ordonnateur des dépenses de 2013 à 2014. Je suis également administrateur du Consistoire Central depuis 2012.
A.J.: Vos propositions portent essentiellement sur une refonte du Consistoire pour lutter, écrivez-vous, contre sa "privatisation". De quoi s'agit-il?
E.G.: Quand on veut supprimer les électeurs au Consistoire de Paris et les candidats au Central, on est dans un circuit fermé. Le Conseil n'est qu'un organe de décisions prises par ailleurs.
Suite de cet entretien dans notre édition papier (n°1395)