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27 Septembre 2023 | 12, Tishri 5784 | Mise à jour le 04/08/2020 à 22h39

Rubrique Monde juif

Brexit : des juifs britanniques divisés

Tout comme leurs compatriotes, les juifs britanniques sont partagés quant à l’opportunité de sortir de l’Europe.

En matière de Brexit, il n’existe pas une position juive tranchée. Tout au plus sait-on que des sondages effectués auprès de membres de la communauté montreraient que, dans l’ensemble, les juifs britanniques seraient plutôt plus pro-européens que leurs concitoyens. Mais, tout cela reste au conditionnel d’autant plus que, vu la complexité des débats, la communauté organisée n’a pas voulu se prononcer.
Ainsi, Jonathan Arkush, le président du Board of Deputies, l’organe représentatif du judaïsme britannique, a déclaré que son organisation « n’avait pas l’intention de prendre position dans le débat au sujet de la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union Européenne ». Tout en ajoutant que « ceci n’est pas un sujet qui a des implications claires pour la communauté juive ou Israël ». En sus, note le Dr Manfred Gerstenfeld dans une longue intervention publiée par Arutz7, « seul un très petit nombre de gens ont déclaré publiquement que leur point de vue sur Brexit était déterminé par leur judéïté ou leur attitude face à Israël ».
Cela dit, il y a quand même des « célébrités » juives qui ont pris une position tranchée en la matière. Telle, par exemple, Melanie Phillips, une journaliste très connue, qui a précisé : « Je suis favorable à ce que la Grande-Bretagne quitte l’Union Européenne afin qu’elle puisse redevenir une nation démocratique s’administrant ellemême. Je crois aussi que ce serait l’intérêt des Etats-Unis, d’Israël et de l’Europe ellemême si l’Union Européenne se terminait… L’émigration incontrôlée, l’islamisation et l’impossibilité d’un pouvoir quelconque de demander des comptes aux responsables de l’UE ont causé une désaffection de masse du public européen vis-à-vis de la politique traditionnelle. Il en est résulté un soutien croissant pour les partis extrémistes et ultra-nationalistes ». Ce qui, bien entendu, n’est pas bon pour les juifs.

Brexit, une question de souveraineté
Autre probrexit juif, l’historien Geoffrey Alderman a posé clairement la question:
« Brexit serait-il bon pour nous les juifs ? ». Après avoir rappelé qu’il avait été favorable par le passé au maintien de son pays dans l’Union Economique Européenne pour des raisons économiques justement, il concluait, après avoir passé en revue divers arguments : « Mais en fin de compte, Brexit est une question de souveraineté.  En tant que juif religieux, je prie pour le bien être de cette nation. Et c’est pour cela que je voterai pour Brexit… ».
Dans le clan des anti-brexit, Moshe Kantor, le président du Congrès Juif Européen, qui vit à Londres, a justifié, quant à lui, son approche par des raisons économiques, craignant des répercussions très négatives sur les marchés (voir encadré) en cas de sortie de l’Europe. D’autres ont des positions plus « politiques », arguant, entre autres, que l’absence de frontières permettait à des juifs européens persécutés de s’installer librement en Grande-Bretagne et que la présence britannique au sein de l’UE, était une bonne chose pour Israël en raison de la position anglaise plus favorable à l’Etat hébreu.
« Il est vrai que les institutions européennes ont, par le passé, discuté de questions telles que l’étiquetage de la viande cachère, la brit-mila et Israël, souligne Jonathan Arkush, mais qui peut dire que dans le cas d’une indépendance future de Westminster, quelque chose d’aussi négatif ne pourrait pas se produire ? ». Dans la même veine, interrogés sur leur position, des électeurs juifs anti Brexit du nord de Londres ont répondu qu’ils préféraient une situation connue à une qui ne l’était pas.

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