Combien de Français d'Israël ont voté au premier tour ?
Très peu. 350 environ. Le système est un peu compliqué. Mais nous devrions
peser davantage. Nous ne profitons pas assez de notre identité française. Nous
avons un devoir de liaison avec la France, qui reste la plus importante
communauté juive hors d'Israël.
Quels sont les enjeux qui intéressent les Français d'Israël dans la
primaire ?
On sort de terribles attentats et de la résolution de l'Unesco [sur
Jérusalem]. On ne peut pas laisser passer ça. J'ai regardé les débats. Chaque
fois qu'un candidat a proposé une loi sur la burka ou le burkini, le
journaliste rétorquait : "et la kippa ?". Moi je dis que ce n'est pas
la kippa qu'il faut interdire, mais l'étoile jaune, quand on entend crier
"Mort aux Juifs" en France. La position des candidats sur Israël
vient dans un 2e temps. Et puis il y a l'économie, la question des
retraites et des relations commerciales avec Israël.
Sur quoi va se jouer le second tour ?
Le premier tour ne s'est pas fait sur un projet. Il a exprimé la volonté
d'éliminer Nicolas Sarkozy. Il avait une vraie relation avec Israël, même s'il
a commis quelques erreurs dans la région. Mais les autres candidats sont aussi
concernés par Israël. Ils sont tous venus ici.
Appelez-vous à soutenir l'un des deux candidats ?
Non. Notre objectif est de développer notre mouvement politique et de
rester dans la même famille. Je souhaite que cette primaire incite les Français
d'Israël à s'impliquer plus dans la vie politique française et à soutenir notre
député Meir Habib. Israël représente 10% des Français de l'étranger. Nous avons
une vraie partie à jouer.