Quatre
jours après sa diffusion, la polémique ne s’est pas éteinte, loin de là.
L’émission de M6 « Enquête exclusive », consacrée dimanche
dernier à Jérusalem, n’en finit pas de susciter la critique. Des erreurs
factuelles et une stigmatisation jugée excessive de la responsabilité
israélienne dans la crise proche-orientale ont notamment été reprochées au
programme, présenté par Bernard de la Villardière.
« Des
erreurs historiques, des commentaires parfois tendancieux, et une
partialité générale, en font un véritable document à charge contre Israël
suscitant une profonde émotion dans la communauté juive » regrette le
président du Crif, Francis Kalifat, dans une lettre ouverte datée du 21
décembre. La veille, le député UDI des Français de l’étranger, Meyer Habib,
avait accusé l’émission de « falsifie[r] l’Histoire »
« Si la structure du reportage peut créer l'illusion de l'équilibre, le ton des commentaires, le choix des contenus et les erreurs factuelles en font un document biaisé et totalement à charge contre Israël » dénonce M. Habib. « Le parti pris est hélas manifestement volontaire, en témoignent plusieurs longues interviews intégralement supprimées au montage. »
Alors
qu’une manifestation se tiendra jeudi à 18h à Neuilly-sur-Seine devant le
siège de M6, le quotidien israélien Jerusalem Post a recueilli la réaction du
réalisateur du reportage, Vincent Prado. Pour Vincent Prado,
« Jérusalem : quand la ville sainte se déchire » ne peut pas
être accusée de partialité. Il récuse l’accusation de Meyer Habib de
« renvo[yer] dos à dos les "extrémistes des deux camps ».
« J’ai
expliqué que certains colons (« settlers » dans le texte original,
NDR) était des terroristes lorsqu’ils brûlaient un enfant » se justifie M.
Prado, en référence à l’incendie meurtrier, en juillet 2015, de trois
Palestiniens, dont un enfant de 18 mois, à Duma, en Judée-Samarie.
A
ses yeux, les critiques émises contre le programme sont le fait
d’ « extrémistes juifs » et d’ « extrémistes
palestiniens ». Des propos qui visent le Crif ?
« Je ne suis pas pro-Palestinien ou pro-juif. Je suis simplement un journaliste essayant de faire mon travail du mieux possible » ajoute M. Prado. « Ne devrais-je pas parler à Yehouda Glick ou à Raed Salah [le leader du mouvement islamique] ».