Actualité Juive: Vous avez eu connaissance du dossier il y a quelques jours, y a-t-il de nouveaux éléments que vous pouvez nous confirmer aujourd’hui ?
Gilles-William Goldnadel : Je ne voulais pas me prononcer avant d’avoir vérifié les faits car je me méfie beaucoup des rumeurs. J’attendais des éléments indiscutables. Je peux vous confirmer aujourd’hui plusieurs informations sur ce meurtre abominable : les nombreux et terribles coups sur la victime avant le meurtre sont désormais avérés, le meurtrier a également dit Alla hou akbar et récité des sourates du Coran. Cela est maintenant vérifié. Un voisin qui a témoigné, a également enregistré le son de cette terrible attaque. Il demeure néanmoins beaucoup de questions : pourquoi la police qui avait été appelée et qui se trouvait dans l’immeuble au moment des faits, n’est-elle pas intervenue ? La responsabilité policière restera à déterminer, mais il est encore trop tôt pour se prononcer.
A.J.: Avez-vous davantage d’éléments sur le profil de Kada Traoré, le meurtrier ? Peut-on le qualifier d’islamiste ?
G.-W. G. : La famille confirme que c’était un musulman pieux, qui allait à la mosquée, sans qu’elle le présente comme un musulman fanatique. Il a le profil de tous les islamistes radicaux violents : son casier judiciaire est long comme un jour sans pain, avec des condamnations multiples et variées dans des histoires de drogues et de violence. En tout, on recense plus d’une vingtaine de condamnations. Aussi, et il est important de le noter, à notre connaissance, M. Traoré n’avait aucun passé psychiatrique. Pourtant lorsque la police l’a saisi après les faits, elle a considéré qu’il ne fallait pas l’incarcérer mais l’envoyer en psychiatrie. En tout cas il n’a pas d’antécédent psychiatrique. Après les faits, il a également été trouvé des traces de cannabis, sans que, à ce stade, ce ne soit considéré comme quelque chose de déterminant.
A.J.: L’information judiciaire ouverte par le parquet de Paris n’a pas retenue la circonstance aggravante de l’antisémitisme. Au vu des éléments dont vous disposez, peut-on émettre des doutes quant à cette décision ?
G.-W. G. : Ce que l’on peut dire, c’est qu’il s’agit, sans nul doute, d’un meurtre islamiste et établir le fait que le coupable connaissait la victime puisqu’il l’avait injuriée dans le passé en raison de ses origines juives. Il n’y a qu’un pas pour considérer qu’il s’agit d’un crime antisémite.Ce n’est pas parce que l’enquête judiciaire n’a pas immédiatement retenu la circonstance aggravante, qu’il faut considérer que cet élément est à balayer d’un revers de main. Il n’est pas impossible d’ailleurs que je le réclame bientôt.