La municipalité de Bezons poursuit son credo pro-palestinien. Quatre mois à peine après voté une délibération en faveur de la reconnaissance de « l’Etat de Palestine » au conseil municipal, la mairie de cette commune du Val-d’Oise s’est fait à nouveau remarquer en inaugurant symboliquement lundi 11 juin une allée nommée « Allée de la Nakba ». Le panneau se charge de livrer la version déformée de l’histoire de la création de l’Etat d’Israël :
« En mémoire de l’expulsion des 800 000 Palestiniens et de la destruction des 532 villages en 1948 par le criminel de guerre David Ben Gourion pour la création de l’Etat d’Israël ». Deux plaques bleues, en français et en arabe, ont été installées, aux côtés d’un olivier planté pour l’occasion.
Dirigée par une majorité communiste et jumelée à la ville de Bani Zaïd, au nord de Ramallah (Judée-Samarie), Bezons n’en est pas il est vrai à son coup d’essai. Deux hommes jouent un rôle majeur dans cette dernière initiative dont Le Parisien s’est, le premier, fait le relais : Christophe Leduey et Dominique Lesparre. Président de l’association locale West-Bani Zaïd, le premier a poussé le projet « allée de la Nakba » auprès des autorités locales. « C’est pour commémorer les 70 ans de la Nakba, pour en parler car ce qui est insupportable, c’est le manque de réaction », déclare Christian Leduey, cité par le Parisien. Les efforts de l’association pro-palestinienne n’ont pas eu besoin d’être démesurés tant la municipalité multiplie de longue date les gestes pour exprimer son soutien au peuple palestinien, une cause sensible dans certaines couches de la population locale. Le maire, Dominique Lesparre, ne s’est donc pas fait prier pour répondre favorablement à la demande de l’association West-Bani Zaïd.
« Nous sommes rassemblés pour deux choses : condamner les massacres particulièrement effroyables perpétrés par l’armée israélienne à la frontière de la bande de Gaza et pour marquer notre solidarité envers nos amis palestiniens en dénommant symboliquement cette allée », a expliqué hier l’élu PCF d’une ville « fière de défendre le droit au retour des Palestiniens » en Israël. Lesparre s’est même permis de conseiller aux Israéliens de « penser autrement que leur gouvernement ».
Il serait tentant de rappeler à la mairie l’invitation de la
préfecture du Val-d’Oise qui, au moment du vote en faveur de la reconnaissance
d’un Etat palestinien, avait insisté sur le fait qu’une telle délibération
était « étrangère à tout intérêt communal ». M. Lesparre avait à l’époque
passé outre les menaces d’assignation devant le tribunal administration. Dans
les prochains jours, son conseil municipal devrait voter en bonne et due forme
le baptême de cette nouvelle rue.
Dans un communiqué publié mardi, le président du CRIF, Francis Kalifat, a condamné cette initiative et les propos qui l'accompagnent, ceux-ci encourageant selon lui "les violences antisémites".