«
J’espère qu’il tirera les leçons [de ma démission]. J’espère que ce geste sera
utile, pour que chacun se pose la question de sa responsabilité. ». C’est dans
ces termes que Nicolas Hulot a annoncé sa démission en direct sur France Inter,
le 28 août dernier. Le ministre de la transition écologique et solidaire
mettait ainsi un coup de projecteur la situation climatique. En quittant le
gouvernement avec fracas, il tirait la sonnette d’alarme sur la nécessité d’une
politique environnementale d’ampleur et l’absence de moyens investis par
l’exécutif. Si rien n’est fait pour inverser le cours des choses dans les
décennies à venir, les prévisions scientifiques ressemblent à des scénarios
d’apocalypse. Les analyses prévoient par exemple que dans 50 ans, le niveau des
océans aura augmenté de 10 centimètres. Les ouragans et les cyclones
s’intensifieront et la température moyenne de la surface de la Terre augmentera
de 0,3 à 4,8°C. Les feux de forêt se feront plus fréquents et une immigration
massive est à prévoir. « Il y a des lieux qui cessent d’être habitables,
ce qui entraîne des déplacements de population », explique Jean-François
Strouf, président de l’association Judaïcal-association de l’environnement et
animateur de l’émission « Les pieds sur terre » sur Judaïque FM. « De
même, l’augmentation de la température des océans, des terres a pour
conséquence la disparition de coraux et de certaines espèces animales. Cela
entraîne un bouleversement de la biodiversité, nécessaire dans l’alimentation
des prédateurs. C’est toute la chaîne alimentaire qui est en danger »,
ajoute-t-il. « On est pas dans le catastrophisme, mais dans le constat
d’un certain nombre de faits irrémédiables » conclue-t-il.
Si
ces « faits irrémédiables » sont encore peu ressentis dans les pays
dits industrialisés, ils sont bien visibles dans certains pays d’Afrique. Particulièrement
touchés par les ouragans, les inondations et les séismes, ces pays qui abritent
les populations les plus vulnérables de la planète et le plus grand nombre de
victimes liées aux phénomènes météorologiques puissants. A titre d’exemple, le 14 août 2017, des inondations catastrophiques ont fait
quelque 500 morts et plus de 800 disparus en Sierra Leone, l’un des pays les
plus pauvres du monde. Il s'agit de la pire catastrophe qu'a connu la capitale,
Freetown. Des pluies continues avaient saturé le sol des collines surplombant
certains quartiers. Celles-ci ont cédé sous le poids, causant les coulées de
boues qui ont emporté 349 habitations.