La campagne de boycott a fini par payer. Cent cinquante artistes et intellectuels égyptiens se sont mobilisés contre le réalisateur Claude Lelouch, qui devait recevoir un prix à l’occasion de la 40ème édition du festival international du film du Caire. En cause : son soutien à « l’entité sioniste », sa coordination avec l’armée israélienne pendant la guerre du Liban ou encore le fait qu’il ait été récompensé par l’université Ben-Gurion. L’annonce de sa récompense a suscité de vives critiques, également de la part du public puisque des photos du réalisateur lors de ses différentes interventions en Israël ont été publiées sur les réseaux sociaux. Son attachement revendiqué à l’Etat hébreu lui a finalement coûté l’honneur du plus vieux festival de cinéma au Moyen-Orient, qui se déroulera du 20 au 29 novembre au Caire.
Avant de céder aux sirènes du boycott, les organisateurs du festival avaient tenté d’assumer leur choix du lauréat. Le président du festival, Mohamed Hafez, avait dans un premier temps tenu un discours d’ouverture, insistant sur la séparation entre cinéma et politique. « Tous les réalisateurs ou artistes ayant visité Israël ne doivent pas être considérés comme des ennemis des Arabes. Si nous agissions de la sorte, nous nous retrouverions dans l’isolement et ne nous adresserions qu’à nous-mêmes, d’autant plus que Claude Lelouch aime l’Egypte, accueille cet honneur et veut y assister », a-t-il déclaré sur une chaîne arabe. En réponse, des cinéastes ont diffusé une nouvelle déclaration qui a mis le feu aux poudres, indiquant que le prestige du festival était en jeu. Les organisateurs ont finalement cédé et Claude Lellouch ne sera pas invité.
