Monsieur le Président des Consistoires,
Monsieur le Grand Rabbin de France,
Mesdames et Messieurs les membres élus au Consistoire Central,
Mesdames, Messieurs,
En ma qualité de représentante de WIZO-France (Woman International Zionist Organization) créée en 1920, je suis attentive au statut des femmes et plus particulièrement à l’actualité.
Celle-ci vient encore nous interpeller : le Rav Lau, Grand Rabbin d’Israël, a suspendu il y a quelques semaines, l’inhumation d’une femme américaine pour que son fils, souhaitant enterrer sa mère en Israël, accorde enfin le Guet qu’il refuse à son ex-femme depuis plus de vingt ans.
Pour pouvoir enterrer sa mère dans la journée, l’ex-mari a dû souscrire à des clauses extrêmement contraignantes qu’il s’est engagé à exécuter à l’issue de la période des sept jours de deuil. D’autres grands rabbins d’Israël se sont dits choqués du caractère extrême du procédé, et en ont conclu… qu’il fallait changer la loi sur le guet.
Nous y sommes ! Car peu importe l’issue de cette affaire (puisqu’il semble que passée l’émotion, et l’enterrement réglé, l’ex-mari envisage désormais de nouveaux arguments pour résister), le débat est enfin lancé !
Mesdames, Messieurs,
Cessez de nous dire qu’on ne peut rien faire pour faire évoluer les conditions de remise du guet par l’époux (ou l’épouse) récalcitrant(e).
Vous avez là une opportunité formidable d’agir, et de faire entendre la voix de la communauté juive française – celle de la France – celle du pays des droits de l’Homme !
Dites à Israël et aux Beth-Din du monde qu’il est temps aujourd’hui d’évoluer avec les femmes et les hommes de notre siècle, vers une nouvelle ère.
Nous, équipe de Wizo-France, avons établi, au travers d’une étude très complète sur le divorce religieux en France et à l’étranger, un état des lieux précis.
Nous avons pu apprendre qu’il existe des leviers halakhiques parfaitement conformes qui peuvent permettre de dénouer les situations les plus complexes et en apparence les plus insolubles.
«Il est temps aujourd’hui d’évoluer vers une nouvelle ère»
Nous avons pu constater que souvent dans le monde le plus orthodoxe, des dispositifs courageux sont mis en place. De tout temps et jusqu’à aujourd’hui, des rabbins ont en effet cherché à exploiter toutes les ressources possibles du panel halakhique afin de « libérer » une femme Agouna qui ne peut pas se remarier puisqu’elle n’a pas reçu son guet de son ex-mari. Pour nombre de rabbins, en tous temps et en tous lieux, inventer les moyens les plus ingénieux pour débloquer les situations les plus douloureuses – qu’il s’agisse de ces femmes enchainées ou du terrible statut des enfants qu’elles ont ensuite, honteusement qualifiés de mamzer (illégitimes) – apparaît comme une priorité absolue.
Le judaïsme est une religion humaniste, la seule religion monothéiste à permettre aux couples le divorce et le remariage. Pourquoi limiter ce droit en induisant des souffrances incommensurables ?
La WIZO, qui regroupe 250 000 femmes dans le monde et plus de 5 000 femmes en France, milite depuis 99 ans pour l’éducation, le statut des femmes et la détresse familiale.
Mesdames, Messieurs, nous sommes disposées à réfléchir avec vous, pour avancer sur cette cause dramatique qui détruit nos traditions, nos valeurs, nos croyances et nos familles.
J’appelle toutes les femmes, tous les hommes et toutes les bonnes volontés à manifester leur intérêt pour cette question emblématique pour la modernité de notre communauté et son avenir. Et continuez à répondre à notre sondage sur bit.ly/guetWIZO l