Alors que l'on croyait la trêve en voie de consolidation avec le Hamas, c'est le Jihad islamique qui a remis le feu aux poudres. Le 23 février, deux terroristes de l'organisation terroriste pro-iranienne sont surpris alors qu'ils posent une charge de forte puissance sur la barrière de sécurité, destinée à exploser au passage d'une patrouille de Tsahal. Ils sont abattus, mais les militaires israéliens sont filmés alors qu'ils tentent de récupérer les corps. C'est le prétexte qui servira au Jihad pour lancer des tirs de roquettes contre les localités frontalières israéliennes. L'aviation de Tsahal ripostera contre des objectifs de l'organisation dans la Bande de Gaza, mais aussi, pour la première fois, à Damas, où est basée sa direction.
Miser sur le pragmatisme
C'est ce qui entraînera une journée de tirs de roquettes et de ripostes de Tsahal, forçant les habitants de l'ouest du Néguev, de Netivot à Ashkelon, à se précipiter dans les abris. Les batteries de défense Dôme de Fer arrêteront 90% des tirs, évitant des pertes et des blessés, même si l'on ne compte plus les adultes et les enfants en état de choc. Le cessez-le-feu, intervenu dans la soirée du 24 février, était toujours respecté 24 heures plus tard.
Cette nouvelle confrontation, comme celle de novembre dernier, s'est déroulée exclusivement avec le Jihad islamique. Quelques jours plus tôt, Israël avait accordé 2.000 permis supplémentaires pour des ouvriers de Gaza, parmi d'autres concessions au Hamas. Et l'on apprenait aussi que le chef du Mossad s'était rendu deux semaines plus tôt au Qatar pour persuader l'émirat de prolonger son aide financière à Gaza. Benyamin Netanyahou préfère repousser l'échéance d'un conflit sur le front sud en jouant sur le pragmatisme avec le Hamas. Mais le point d'équilibre est fragile face à un ennemi qui joue sur les deux tableaux.