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23 Mars 2023 | 1er, Nisan 5783 | Mise à jour le 04/08/2020 à 22h39

Rubrique Monde juif

Deux cimetières juifs en péril

cimetière de Jaslo (DR)

Deux cimetières juifs, l’un en Pologne l’autre à Aden, pour-raient bien être détruits dans les plus brefs délais.

C’est pour y faire passer un tronçon de la route provinciale 992 que les autorités de Jaslo, une petite ville située au sud-est de la Pologne, ont décidé froidement de détruire une partie de l’ancien cimetière juif de la cité. 

   En fait, l’histoire a commencé l’an dernier lorsque des travaux préparatoires à la construction de ladite route ont été effectués. Et que deux premières tombes juives ont été découvertes. A l’époque, une étude du terrain n’en avait pas révélé d’autres bien que des ossements éparpillés y aient été mis à jour.

Avec la permission des officiels, les travaux se sont, donc, poursuivis avec comme résultat, entre autres, la découverte d’au moins six autres tombes. A priori, les travaux auraient dû, alors, s’arrêter. En effet, le Ministère de la Culture polonais a mis au point un système pour protéger les cimetières juifs, système qui recommande les plus grandes précautions en la matière ainsi que la consultation de la Commission rabbinique polonaise sur les problèmes des cimetières. Ce, afin qu’elle détermine, en cas de besoin, les limites desdits cimetières.

Or, comme le précise cette même commission, « dans le cas du cimetière de Jaslo, ces deux recommandations ont été ignorées ». Il s’ensuit que la destruction du reste du cimetière, inauguré au 19ème siècle et élargi au 20ème, progresse. « Nous ne saurons jamais combien de restes humains ont été retirés de ce site », poursuit la Commission rabbinique. Qui, dans un récent communiqué, a dénoncé « la destruction consciente et impitoyable de ce cimetière juif » malgré les demandes répétées d’arrêt des travaux pour éviter d’autres profanations.  

Pour que les choses soient claires, il faut préciser que ce cimetière est, en quelque sorte, divisée en deux parties. La plus ancienne (celle du 19ème siècle) où se dresse, encore, une centaine de pierres tombales souvent dans un état catastrophique, est protégée par un mur. Quant à la plus récente, malgré les protestations, le pouvoir communiste y avait érigé, dans les années 50, une clinique vétérinaire. Mais, souligne la Commission Rabbinique, « le fait que ces cimetières ont soit été détruits soit ont été le site de constructions durant la Seconde guerre mondiale et la République populaire de Pologne ne justifie pas leur profanation dans une Pologne démocratique ».

Très loin de là, le sort du cimetière juif d’Aden n’est guère plus enviable puisque ce dernier est systématiquement détruit. La dernière attaque en date, et probablement la dernière si elle réussit (puisqu’après, il ne restera plus rien à détruire), consiste à son effacement pur et simple pour faire place à un immense projet immobilier. Qui sera érigé sur les ruines de ce lieu du dernier repos qui a le malheur d’être situé dans un quartier prisé de la ville.

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