C’est en effet en 1942, que Liliane, cheftaine chez les EI fut recrutée par Henri Wahl et Robert Gamzon, en tant qu’assistante sociale dans la région de Grenoble, où elle s’est investie de toutes ses forces, pour trouver des planques pour les enfants juifs qui lui furent confiés, et confectionner ou rechercher des faux papiers et des certificats de baptêmes, afin de les protéger. Comme elle me le confiait en son temps :
« Filles et garçons nous arrivaient de divers côtés. Les uns nous étaient adressés par le réseau Garel, d’autres par les organisations Juives des deux zones ; d’autres encore nous étaient confiés directement par des parents Juifs étrangers qui avaient pris la décision courageuse de se séparer de leurs enfants pour les mettre à l’abri du danger. Hélas, plus d’un enfant sauvé s’est retrouvé orphelin à la Libération. La proximité de Grenoble nos a rapidement amenés à organiser des convois jusqu’à la frontière et au-delà, afin de faire passer les enfants en Suisse, notamment avec le concours de Georges Loinger. »
Cette page glorieuse, aura été transmise avec panache jusqu’au bout de sa vie par Liliane Klein-Lieber, qui ne manquait jamais de déclarer que sa plus grande satisfaction était de savoir que tous les jeunes dont elle avait eu la charge étaient en vie, et qu’aucun d’entre eux n’avaient renoncé à son identité juive. Elle avait du reste gardé à travers les années des liens d’affection profonde avec nombre d’entre eux, qu’elle appelait « ses gosses ».
Liliane qui eût le bonheur d’avoir 3 fils et 7 petits-enfants laissera le souvenir d’une femme d’une grande élégance morale, qui aura lutté farouchement contre l’oubli, et en faveur de la solidarité au sein des Institutions Juives, notamment à la Coopération féminine, dont elle fut l’une des cocréatrices.
J’ajouterais qu’elle participa régulièrement à l’émission « Mémoire et Vigilance », dont elle était une auditrice fidèle. Avec son départ, et celui de ses compagnons EEIF, qui nous ont quittés il y a peu (telle que Frida watenberg) c’est une page valeureuse de la Résistance Juive qui se tourne, et cela nous pince le cœur.