La production israélienne de séries est aujourd’hui l’une des plus importantes au monde ; Canal Plus vient de le démontrer avec son documentaire « Israël, terre de séries »*, ainsi que Le Point « Israël, la terre promise des séries ».
Petit pays à la longue tradition d’histoires où la télévision est arrivée tardivement, de la méguila d’Esther à la Hagada de Pessah’, chaque habitant a des histoires à raconter, les idées, les scénarios, à l’instar du cinéma israélien, foisonnent. Histoire politique « Fauda », « Hatufim », séries familiales dans le monde orthodoxe « Les Shtisel », adaptation de romans policiers « Asylum city », la créativité est au coin de la rue. Avec des budgets très modestes, souvent 10 fois moins qu’aux Etats-Unis, les Israéliens font des merveilles, un scénariste fait souvent l’ensemble du travail, écrit, met en scène, joue dans sa série comme « Nehama » écrite et jouée par le comique Reshef Levi.
Les séries israéliennes sont ensuite diffusées dans le monde entier ou adaptées notamment aux Etats Unis où « Hatufim » est devenue la célébrissime « Homeland ». Le premier succès international a débuté en 2005 avec « Betipul », de Hagai Levi, devenue « In treatment », puis déclinée dans le monde entier et bientôt en France « En thérapie » pour Arte. Toujours du même Hagai Levi, qui a aussi réalisé « The Affair », « Our boys » a déchaîné les passions en Israël ; elle revient sur l’assassinat de 3 adolescents en 2014 et s’intéresse à l’assassinat en représailles du jeune Mohammed. Mélangeant images d’archives et de tournage, « Our boys » parle, d’après son réalisateur « de crime de haine, quand quelqu’un est ciblé pour ce qu’il est, ni plus, ni moins ». Cette série, actuellement diffusée sur Canal Plus, fut violemment critiquée par le Premier ministre israélien pour son parti pris, preuve s’il en était que les séries sont devenues un sujet sérieux en Israël.
* En replay sur Canal+