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02 Juin 2023 | 13, Sivan 5783 | Mise à jour le 04/08/2020 à 22h39

Rubrique Judaïsme

Parachath Tétsavé : D’un frère à l’autre

(DR)

D’entrée de jeu, ils apparaissent comme les piliers de notre paracha et cela, bien que leurs noms respectifs ne soient pas mentionnés dans les premiers versets. Pourtant, Moché et son frère Aarone vont discrètement nous suggérer, à travers des mots simples, quels sont les fondements de la vie juive.

Il y a d’abord Moché, mentionné allusivement dans le premier verset de la paracha, vers qui les enfants d’Israël devaient apporter l’huile de la Ménora.  C’est lui qui reçut la Thora et la fit descendre dans le monde pour la donner au peuple juif. C’est donc un travail de haut en bas. Et c’est d’ailleurs pourquoi, nos Maîtres désigneront la Thora par l’expression « Thorath Moché », la Thora de Moché. C’est une sagesse infinie qui doit imprégner le cerveau humain afin d’en faire un cerveau divin. Ce caractère infini se révèle à travers les conditions mêmes de l’étude : l’obligation de l’étude de la Thora est permanente et ne dépend pas d’un lieu précis ! Cette double particularité la place au-delà du temps et de l’espace.


Jusqu’à la clarté


Le travail de Aarone, son frère, se situe sur un registre inverse. La fin du premier verset nous dira qu’il doit faire monter les flammes de la Ménora vers le haut. Alors que Moché fait descendre, Aarone lui, fait monter. Il est celui qui représente le monde et les mitzvoth qu’il devra élever vers la sainteté. Le second verset nous en donne une allusion : l’allumage avait lieu « …du soir jusqu’au matin… ». Le soir, c’est l’obscurité physique mais aussi spirituelle alors que le matin évoque la clarté. Aarone avait comme fonction de changer l’obscurité du monde pour l’élever jusqu’à la clarté de la spiritualité. Bien plus, les Cohanim, dont Aarone est l’origine, géraient le rituel des sacrifices qui, finement, rappelle l’allumage de la Ménora. Là aussi, le sacrifice consiste à faire monter la matière animale pour l’offrir à D.ieu.


Un engagement lumineux


Nous avons là, une idée directrice de la pratique juive : Moché apparaît avant Aarone, une indication comme quoi l’étude est un passage obligé pour grandir la pratique des mitzvoth. Non qu’il faille attendre une étude de la Thora parfaite pour pratiquer les mitzvoth car celles-ci s’imposent à nous, que l’on soit grand ou petit. Notre propos se situe sur un autre plan : D.ieu attend de nous, non une pratique mécanique mais un engagement concret, réfléchi et éclairé par la Thora. De ces mots on peut comprendre pourquoi la Thora mentionne brièvement le sujet de la Ménora au tout début de la paracha. Pour nous rappeler qu’il existe deux types de mitzvoth : celles qui brillent et éclairent le monde et celles qui ne véhiculent aucune luminosité. Sans Moché et la descente lumineuse de la Thora dans le monde, quelle peut être la valeur de notre judaïsme ?

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