C'est un Yom Hashoah exceptionnel qui a débuté
hier soir, un Yom Hashoah sur fonds de pandémie du Coronavirus. La cérémonie
d'ouverture à Yad Vashem hier soir s'est déroulée sans public, sans survivants qui sont
bien sûr dans le groupe le plus à risque face au virus. "Nous présentons nos condoléances aux familles des rescapés de la Shoah décédés du coronavirus ces derniers jours, nous partageons leur souffrance en ce jour de commémoration," a déclaré le Premier ministre. Mentionnant que la menace mondiale du coronavirus, qui atteint l'humanité entière, avait été mesurée à temps en Israël. Ce qui permet au pays de figurer parmi les états les plus sûrs au monde face à la pandémie. Le président Reuven Rivlin a, quant à lui, rappelé le devoir de renforcer le combat contre l'antisémitisme alors que nous nous battons contre un ennemi commun et invisible. Tous les hommages qui traditionnellement jalonnent
cette journée ont été annulés et le Yom Hashoah cette année sera numérique. De
nombreuses initiatives ont été mises en ligne pour se souvenir des 6 millions
de Juifs exterminés par la main des nazis et de leurs collaborateurs souvent
zélés, dont un million et demi d'enfants, et rendre hommage aux survivants. Des survivants qui cette année seront encore
un peu plus seuls. Confinés ou malades. Et les israéliens ont respecté les deux minutes de silence à 10h00, en se plaçant
à leurs fenêtres ou leurs terrasses et en brandissant une pancarte sur la quelle
on pouvait lire : "On se souvient de près, on vous étreint de loin".
Un message de tout un peuple à ces rescapés, ces
héros, ces passeurs de mémoire, comme on a coutume de les appeler dont un sur 4 -il convient de le rappeler- vit sous le seuil de la pauvreté. Et ce malgré les nombreuses associations qui oeuvrent sans répit sur le terrain et l'augmentation de quelques centaines de Shelems des pensions de rescapés accordée l'année dernière par le gouvernement.