Il était aux alentours de 19h00, quand deux énormes explosions ébranlent le port de Beyrouth. Les déflagrations sont entendues jusquà Chypre. L'équivalent d'un tremblement de terre de 4,7 sur l'Echelle de Richter. Les vitres de immeubles éclatent. Jusqu'au centre ville. Des dommages sont causés au principal aéroport de Beyrouth, situé à 10 km du port, ainsi qu'au bureau du Premier ministre Hassan Diab et à la résidence officielle du président Michel Aoun.
Bilan non définitif : 73 morts, 3000 blessés et des dizaines voire des centaines de disparus dans les décombres. Très vite, le 1er ministre libanais déclare l'état d'urgence dans les hôpitaux. Des hôpitaux très vite surchargés. La Croix Rouge évoque une catastrophe humanitaire. Dans la soirée, Jérusalem annonce qu'Israël n'est en rien impliqué dans ces explosions. Histoire de contrecarrer les rumeurs qui ne vont pas tarder à se propager. Et propose son aide humanitaire au gouvernement libanais. Notamment d'accueillir des blessés dans les hôpitaux israéliens. Des négociations sont menées afin que Beyrouth autorise le transfert des membres blessés de la FINUL en Israël pour y être soignés.
Un incendie à l'origine des explosions ?
Pour l'heure il semble que la cause de la catastrophe soit un incendie qui s'est déclaré dans un entrepôt du port, où des matières inflammables étaient stockées. 2700 tonnes de nitrate d'ammonium, une substance utilisée comme engrais dans l'industrie agricole - mais aussi parfois pour fabriquer des engins explosifs improvisés. D'où l'éventualité qu'il puisse s'agir d'entrepôts du Hezbollah. Hassan Nasrallah, le secrétaire général du mouvement islamiste chiite, a annulé un discours qu'il devrait prononcer aujourd'hui mercredi. Et appelé à l'unité.
Trois jours de deuil national
Cette
catastrophe survient à un moment particulièrement difficile pour le
Liban. Outre la pandémie de Corona, le pays subit une très sévère crise
économique. La plus grave de ces dernières décennies. La valeur de la livre
libanaise a perdu 80%, l'inflation galope et près de la moitié de la population
vit en-dessous du seuil de pauvreté. Les activités du Port de Beyrouth
sont transférées à celui de Tripoli dans le Nord du pays et trois jours de
deuil ont été déclarés.